Les aliments transformés augmentent significativement le risque d’Alzheimer, selon une étude

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La consommation excessive d’aliments transformés et à base de viande serait significativement associée au risque d’Alzheimer, selon une étude. Ces aliments incluent notamment les hamburgers, les pizzas, les saucisses et le jambon. En vue de leurs résultats, les experts appellent à la sensibilisation des jeunes pour une adoption d’une alimentation plus saine afin de préserver leur santé neurologique à long terme.

La maladie d’Alzheimer est la forme de démence la plus courante chez les personnes âgées, avec 7,7 millions de nouveaux cas par an (225 000 pour la France). Avec le vieillissement de la population mondiale, ce taux devrait doubler toutes les deux décennies environ. Malgré l’augmentation significative des cas, aucun traitement curatif n’est à ce jour envisagé pour la maladie. En effet, les stratégies actuelles permettent uniquement de ralentir sa progression.

Alzheimer constitue un fardeau socioéconomique considérable : on estime qu’en moyenne, un patient ou sa famille débourse près de 1000 euros par mois supplémentaires en biens et services. Par conséquent, les stratégies préventives visant à favoriser un vieillissement cérébral sain sont toujours plus explorées. En effet, environ un tiers des cas d’Alzheimer impliquerait des facteurs de risque modifiables, tels que le mode de vie et le régime alimentaire. Il a d’ailleurs été montré que les régimes sains et équilibrés, comme le régime méditerranéen, semblent conférer de nombreux avantages sur la santé, dont la prévention de la démence.

Dans cette vision, une équipe de l’Université de Bond, en Australie, a cherché à déterminer comment la consommation excessive d’aliments transformés peut influencer l’apparition de la maladie. « De telles habitudes alimentaires ont un impact sur la santé cérébrale et contribuent aux problèmes vasculaires et à l’obésité, soulignant l’interdépendance de ces problèmes de santé », explique dans un communiqué de l’Université Tahera Ahmed, auteure principale de l’étude, récemment parue dans le Journal of Alzheimer’s Disease.

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Quelques chiffres sur l’Alzheimer. © Fondation Recherche Alzheimer

Plus de fruits et légumes pour aider à prévenir la maladie

L’Alzheimer est une maladie évolutive qui se manifeste initialement par de légères pertes de mémoire, provoquées par la destruction progressive des neurones. Les premiers symptômes apparaissent généralement environ 20 ans après les premiers changements structurels au niveau du cerveau. À mesure que la maladie progresse, elle altère d’autres fonctions cognitives de sorte que les patients perdent (par moment puis de façon permanente) leur capacité à engager des conversations et à réagir à leur environnement.

Dans le cadre de leur enquête, les chercheurs de la nouvelle étude ont recruté 438 Australiens, dont 108 souffraient de la maladie et 330 étaient en bonne santé. L’objectif était d’examiner les habitudes alimentaires quotidiennes des individus souffrant d’Alzheimer et de les comparer à celles des témoins. Les informations analysées provenaient de l’Australian Imaging Biomarker and Lifestyle Study of Aging, une base de données dédiée à l’observation des maladies liées à l’âge.

Pour analyser les différents régimes, les chercheurs se sont appuyés sur des techniques telles que l’analyse multifactorielle et l’algorithme de classification des données « Random Forest ». Il s’agit d’un algorithme d’apprentissage automatique couramment utilisé, permettant d’assembler les sorties de plusieurs chaînes de décision pour aboutir à un résultat unique.

La nourriture transformée et à base de viande ainsi que différents fruits et légumes ont été sélectionnés pour leur influence significative sur le risque de développer ou non la maladie. Il a notamment été constaté que les personnes souffrant d’Alzheimer avaient tendance à consommer régulièrement des aliments tels que les tourtes à la viande, les saucisses, le jambon, les pizzas et les hamburgers.

En revanche, ils consommaient moins d’aliments non transformés (c’est-à-dire crus ou peu travaillés), tels que le chou, les épinards, les avocats, les oranges, les fraises et les carottes. En outre, il est intéressant de noter que leur consommation de vin (rouge ou blanc) était également nettement inférieure à celle du groupe témoin — ce qui concorde avec les précédentes études faisant état des avantages neurologiques du régime méditerranéen.

L’équipe espère que ces résultats pourront contribuer à encourager les jeunes à adopter une alimentation saine, dans le but de promouvoir une bonne santé neurologique à long terme. « Le développement de la maladie d’Alzheimer dans le cerveau commence à un âge mûr et ses effets peuvent être attribués à un mode de vie incontrôlé dès le plus jeune âge », explique Ahmed. « Il est essentiel de sensibiliser les jeunes aux avantages de la consommation de légumes-feuilles, d’aliments biologiques ou de repas faits maison », suggère-t-elle.

Prochainement, l’experte prévoit d’approfondir ses recherches en examinant les liens potentiels entre la maladie et les troubles du sommeil, la dépression, les troubles de l’alimentation, la profession et le statut socioéconomique.

Source : Journal of Alzheimer’s Disease
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  1. Je cite : « …les personnes souffrant d’Alzheimer avaient tendance à consommer régulièrement des aliments tels que les tourtes à la viande, les saucisses, le jambon, les pizzas et les hamburgers. En revanche, ils consommaient moins d’aliments non transformés (c’est-à-dire crus ou peu travaillés), tels que le chou, les épinards, les avocats, les oranges, les fraises et les carottes. En outre, il est intéressant de noter que leur consommation de vin (rouge ou blanc) était également nettement inférieure à celle du groupe témoin… »

    Il serait intéressant de faire la chasse à un biais possible dans cette étude. Les critères annoncés sont peu ou prou les mêmes que des critères corrélés à un niveau social. Or il y a un lien fort entre le niveau social et nombre de détails pas seulement alimentaires qui sont représentatifs d’une attention portée à sa santé. Il faudrait donc vérifier si on n’a pas affaire dans cette étude à un biais relatif au niveau social (voire socio-professionnel) des personnes atteintes d’Alzheimer et celui des membres du groupe témoin. Car si c’est le cas alors ce n’est pas l’alimentation qu’il faut considérer (ou pas seulement l’alimentation) mais toutes les attentions qui ont été portées par l’individu à sa santé au cours de sa vie… et qui dépendent de son niveau social. Les causes pourraient alors être liées à d’autres facteurs induits par le niveau social de l’individu mais potentiellement complètement étrangers à celles considérées dans l’étude.

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